Nouvelle vidéo de présentation générale de la BOAT®

Eve MONTALTI, psychologue clinicienne au CRIAVS-LR et Mathieu LACAMBRE, psychiatre, vous présentent la BOîte A ouTils® de prévention des violences à caractère sexuel et/ou sexiste du CHU de Montpellier : la BOAT®.

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Il s’agit d’une BOîte A ouTils® de prévention qui a été créée par des agents du service public hospitalier de Montpellier, pour tous les professionnels qui interviennent auprès des mineurs, afin de leur donner les moyens de ne pas devenir victimes ou auteurs de violences à caractère sexuel et/ou sexiste.

Grâce à cette vidéo, vous découvrirez la BOAT®, avec des exemples de fiches activités et comprendrez qu’il est tout à fait possible de mettre en œuvre ce type de prévention sans jamais choquer, heurter, ni nommer l’appareil génital, notamment chez les petits. En revanche, pour les adolescents, des notions importantes autour du sexe et de la sexualité sont tranquillement abordées.

Enfin, vous saisirez l’importance de se former à son utilisation, pour devenir un acteur efficient de prévention dans le champ des violences à caractère sexuel et/ou sexiste, être en capacité de gérer une situation de révélation au cours d’une intervention et pouvoir mettre à jour l’ensemble des connaissances et savoir-faire dans ce processus collaboratif de prévention universelle en santé publique.

Cliquez ici pour visualiser cette vidéo et rendez-vous sur notre site Internet https://boat.chu-montpellier.fr/fr pour en savoir plus.

Vidéo de présentation générale de la BOAT

Intervenants :

Mathieu LACAMBRE (ML), psychiatre responsable de la filière de Psychiatrie Légale, fondateur de la BOAT et responsable du projet BOAT, CRIAVS-LR, CHU Montpellier

Eve MONTALTI (EM), psychologue clinicienne, co-référente prévention, projet BOAT, CRIAVS-LR, CHU Montpellier

EM : bonjour Mathieu.

ML : bonjour Eve.

EM : qu’allez-vous nous présenter aujourd’hui ?

ML : aujourd’hui, je voulais vous présenter la BOîte A ouTils de prévention du CHU de Montpellier : la BOAT, une BOîte A ouTils de prévention des violences à caractère sexuel et/ou sexiste. Il s’agit d’une BOîte A ouTils qui a été créée par des agents du service public hospitalier de Montpellier, pour tous les professionnels qui interviennent auprès des mineurs, afin de leur donner les moyens de ne pas devenir victimes ou auteurs de violences à caractère sexuel et/ou sexiste.

EM : donc, de prévention ?

ML : la prévention, oui Eve, c’est possible, c’est-à-dire d’anticiper, de prévenir un incident, un évènement violent, pour que les enfants puissent interagir de manière adaptée entre eux. Dans cette BOîte A ouTils, il y a un certain nombre de ressources disponibles pour les professionnels, il y a un guide animateur, qui représente la structuration de la BOîte A ouTils et qui propose une vision d’ensemble de toutes les activités, puisqu’il y a 134 fiches activités proposées pour les enfants, depuis l’âge de 5 ans, jusqu’à l’âge de 18 ans, avec 5 thématiques et 34 sous-thématiques.

EM : qui peut utiliser cette BOîte A ouTils ?

ML : tous les professionnels, qui agissent et qui interviennent auprès d’enfants. Nous avons proposé aussi des outils de manière plus large, par exemple pour les parents et les professionnels avec un petit lexique concernant les nouvelles technologies, le cybersexe, il est important de pouvoir communiquer avec les enfants et en particulier les adolescents autour de notions compliquées. Il y a aussi un glossaire dans la BOîte A ouTils, pour pouvoir comprendre les grands principes et concepts clefs qui sous-tendent la démarche de prévention autour des droits à la santé sexuelle, autour de l’éducation à la vie affective et sexuelle, pour pouvoir bien positionner cette BOîte A ouTils qui est une BOîte A ouTils de prévention.

EM : alors, comment on fait pour l’utiliser ?

ML : concrètement, comment on fait ? Il y a une formation pour pouvoir utiliser les fiches très simplement. Je prends par exemple la fiche numéro 1, « Dominos Humains », pour les enfants âgés entre 5 et 7 ans, avec la couleur verte pour les compétences psychosociales, ce qui permet d’identifier clairement, comme une fiche cuisine, les ingrédients nécessaires pour réussir sa recette, la mise en œuvre de l’intervention, mais aussi la conclusion et les objectifs de chaque intervention. Là, nous sommes dans le renforcement des compétences psychosociales, le vert, la connaissance de soi. Les compétences psychosociales, à quoi ça sert me direz-vous Eve et on se le demande ? Les compétences psychosociales, c’est tout ce qui nous permet d’échanger, d’interagir, d’avoir des relations adaptées positives entre les enfants, avec d’autres personnes et de donner les moyens aux enfants de pouvoir développer des relations harmonieuses, positives. Cela fait partie de la prévention et de la réduction des facteurs de risques des violences à caractère sexuel et sexiste.

EM : Donc, si je comprends bien, je m’appuie sur la fiche pour faire mon intervention de prévention ?

ML : C’est exact, on utilise chaque fiche intervention pour cibler un domaine de prévention, facteurs de protection à renforcer, facteurs de risques à réduire en fonction des tranches d’âges, mais aussi en vue des objectifs que l’on se fixe. Par exemple, pour les plus grands, ici, nous avons les 8-10 ans, avec une nouvelle couleur ici Eve mes direz-vous ? Ici, c’est la couleur orange, car on a changé de domaine d’intervention de prévention, on est dans respect et différence. Et là, par exemple, c’est une fiche « le métier d’Alice », avec un sablier orange pour une intervention qui va durer 1 h, 1 h 30, puisque, sur chaque fiche, on va détailler le temps nécessaire à la préparation, à la réalisation et les objectifs.

EM : Mais il y a deux feuilles ?

ML : Effectivement Eve, nous avons deux feuilles, puisque, pour chaque intervention, on va essayer de proposer au professionnel d’utiliser le moins de ressources matérielles possibles, sauf circonstances particulières, ici en l’occurrence, nous avons une feuille de route qu’il faut photocopier et remettre aux enfants.

EM : le déroulé ?

ML : le déroulé de la fiche, si vous voulez Eve.

EM : alors, par exemple, Kévin et Alice jouent ensemble, Alice confie à Kévin qu’elle aimerait devenir aviateur plus tard et Kévin lui répond « une fille, devenir aviateur, ça n’existe même pas le mot aviateur au féminin ». Donc, là, l’idée, c’est de distribuer la fiche et de demander aux enfants de compléter les mots ? D’accord.

ML : c’est exact et de manière tranquille, simple et ludique, on va pouvoir travailler sur les stéréotypes de genres et permettre aux enfants de pouvoir envisager qu’ils puissent embrasser n’importe quelle carrière et n’importe quel métier, psychologue, psychiatre par exemple, sans rester enfermés dans des stéréotypes. Vous voyez, c’est très simple d’utilisation.

EM : alors, cela m’interroge un peu, car on ne parle jamais de sexe ?

ML : pour les petits, effectivement et pour les enfants, on peut agir en prévention sans jamais nommer l’appareil génital. On n’a pas besoin de parler de « zizi et de zezette » à des enfants de 5 ans, pas du tout, mais on peut être très efficace comme tout à l’heure pour la fiche numéro 1 en travaillant l’estime de soi. Par contre, pour les plus grands, il est vrai, par exemple, si je prends la fiche 128, qu’on va aborder tout doucement, tranquillement, des éléments, des notions autour du sexe et de la sexualité. Par exemple, cette fiche 128, avec une nouvelle couleur Eve comme vous l’aurez remarqué, c’est le bleu, pour « compréhension et respect de la loi », avec une iconographie qui change, pour les 14-18 ans et ici, on va être sur une fiche activité « corps, raccord ? », avec la distribution d’une feuille de route de nouveau, dans laquelle l’adolescent devra cocher s’il pense que c’est vrai ou faux en fonction de la proposition. Je ne sais pas, on va demander « est-ce que demain il fera jour ? », l’adolescent coche vrai ou faux. Est-ce que vous pouvez nous donner un exemple Eve ?

EM : par exemple, « si elle ne dit rien, c’est qu’elle est d’accord ».

ML : qui ?

EM : « si elle ne dit rien, c’est qu’elle est d’accord ». C’est une affirmation.

ML : C’est une affirmation. Vrai ou faux ? C’est qu’elle est d’accord éventuellement pour une relation sexuelle ?

EM : Ou pour boire un café ?

ML : Ou pour boire un café. Donc qui ne dit mot consent, est-ce que ça marche ?

EM : Moi je dirais faux quand même.

ML : C’est probablement faux et c’est une opportunité et une porte d’entrée pour travailler la question du consentement Eve. Et donc du coup, on pourra utiliser une autre fiche, qui est complémentaire de cette première intervention, pour aborder de manière très claire et ciblée le consentement entre adolescents.

EM : d’accord, c’est très complet Mathieu. Comment je fais pour obtenir cette BOîte alors ?

ML : c’est très simple, pour pouvoir accéder à l’ensemble des ressources de la BOîte A ouTils, il faut une formation, qui a 3 objectifs :

  • le premier, c’est de pouvoir outiller tous les professionnels afin qu’ils utilisent la BOîte A ouTils dans toutes ses potentialités, en agrégeant quelques interventions, en construisant des interventions spécifiques, ciblées, avec des objectifs identifiés. Donc, c’est le premier objectif et c’est l’esprit de la BOîte A ouTils, devenir un acteur efficace de prévention dans le champ des violences à caractère sexuel et/ou sexiste,
  • deuxième raison de cette formation, être en capacité de gérer une révélation au cours d’une intervention. En effet, on s’est aperçu que ces interventions favorisaient la révélation de violences déjà subies ou agies. On est en prévention secondaire, c’est-à-dire qu’il y a déjà eu un évènement et on arrive un peu après la bataille. Et du coup, c’est un très bon outil pour venir travailler après un incident dans une institution, une difficulté, une problématique, autour de ces questions complexes, c’est la deuxième raison,
  • troisième raison, c’est pour pouvoir mettre à jour l’ensemble des savoirs, des connaissances auprès des professionnels dans un processus collaboratif, puisque ce projet s’appuie aussi sur tous les acteurs de prévention qui vont pouvoir travailler avec et pour la BOîte A ouTils de prévention.

Pour la formation, c’est très simple, il suffit de se renseigner sur le site Internet : https://boat.chu-montpellier.fr/fr, où vous aurez l’ensemble des informations concernant l’accès aux ressources libres, nous avons beaucoup de ressources qui sont librement accessibles sur le site Internet pour les parents, pour les professionnels et même certains mineurs s’ils le souhaitent, en sachant que nous avons un serious game, un petit « jeu de l’Oie », pour pouvoir évaluer ses propres connaissances sur la problématique des violences sexuelles, avec notre petite icône, Caroline, qui grandit, à travers sa trajectoire de développement affective et sexuelle et on va pouvoir utiliser ce serious game pour s’évaluer et mieux appréhender l’enjeu autour de la prévention  des violences sexuelles. Sur le site Internet, vous aurez aussi des liens vers d’autres ressources, vous avez l’ensemble des informations et le calendrier de toutes les formations, puisque nous proposons des formations en présentiel de deux jour et demi, mais aussi des formations dématérialisées, avec un e-learning, complété d’une journée soit présentielle, soit en version classroom virtuelle, c’est-à-dire digitalisée en visio. Donc on a cette proposition, mais aussi avec des formations régulières de recyclage, de partage, annuelles, qui permettent de se rencontrer et de faire évoluer l’outil. On a aussi des propositions de reprise et d’analyse de pratiques, avec des visioconférences pour les professionnels qui souhaitent utiliser la BOAT et venir demander des outils, solutions, conseils, supervisions, auprès de l’équipe du CRIAVS. L’équipe du CRIAVS du CHU de Montpellier, ce sont des professionnels, psychologues, psychiatres, qui travaillent toute l’année d’abord sur le plan clinique, mais aussi sur le plan de la recherche et pour la prévention autour de cet outil.

EM : Donc, si j’ai bien compris, si je veux avoir la BOîte, je me forme, je sais l’utiliser, je l’utilise et je peux revenir une fois par an, ou plusieurs fois, pour reparler de ma pratique avec la BOîte.

ML : C’est exact Eve, vous avez très bien résumé les choses, nous assurons la continuité autour de cette formation, le service après-vente, pas « h 24 », uniquement les jours ouvrés, du lundi au vendredi, de 9 h à 17 h, du lundi au vendredi. Mais le site Internet est là, il y a un lien avec une personne qui répondra à vos questions, Madame CHARREIRE et qui va développer toute la version numérique avec une équipe pluri-professionnelle du CHU de Montpellier qui porte ce projet et des partenaires de la prévention en Languedoc-Roussillon, avec le soutien de l’Agence Régionale de Santé, la Direction Générale de la Cohésion Sociale et de l’ensemble des acteurs de prévention qui participent de ce projet collaboratif.

EM : Merci beaucoup Mathieu.

ML : Merci Eve, et à très bientôt pour de la prévention.